La vie se charge de décider ce qu'elle imposera à chacun d'entre nous. On a tous notre lot et vous le savez, comme pour des millions de personnes, le mien a été le cancer. Rien de bien original comme ticket gagnant finalement. Mais ce qu'il me reste de tout ça, est que l'idée de la mort qui s'immisce dans notre vie, ça change forcément et de manière très profonde, le regard qu'on porte sur notre existence et nous fait nous questionner sur la trace qu'on laissera de notre passage.
Tant de personnes font naître de leurs expériences de vie, des vocations, des projets, des initiatives ou même de simples changements. En lien direct ou non avec ce qu'elles ont vécu, le but fondamental étant de se sentir "aligné". Et quel bonheur de découvrir ce que l'être humain est capable de faire de beau, de voir à quel point la maladie mène à l'empathie, cette valeur clé..
À titre personnel, avec notre propre sensibilité ou nos principes, on peut être plus ou moins touché par ces actions, leur objectif ou la manière dont elles sont menées...
De l'espace pour l'introspection.
Mes journées, je les passe dans ma bulle, dans mon univers, concentrée sur le soin que je veux porter à mes turbans. Et je le dis souvent, les podcasts font partie intégrante de mon univers de travail, parce que j'ai la chance que le mien puisse laisser place à l'évasion. Qu'ils traitent de sujets de sociétés ("les pieds sur terre"), d'expériences autour de l'éducation, de la sexualité ("entre nos levres"), ou du sujet qui me touche de près ; le cancer ou plus encore, de mon statut de femme ayant été malade ("impatientene"), ces écoutes connectent au monde, amènent toujours une ouverture d'esprit incroyable et nourrissent des réflexions intérieures, un cheminement.
Le dernier en date a être passé dans mes écouteurs de manière ininterrompue a été "le jour d’après".
Une bonne claque.
Moi qui ai pris l'habitude de garder mes émotions à distance et de minimiser tout ce qui a ponctué mon parcours, ces épisodes, ces deux personnages attachants, ce roman audio que j'ai dévoré comme une série à suspense, m'a complètement transportée et a fait resurgir en moi une vague d'émotions endormies. Moi, détachée de ce que j'ai pu ressentir de 2016 à aujourd'hui, pour laisser leur juste place à mes clientes et à celles et ceux qui n'auront plus d'autre choix que de se battre sans relâche pour avoir le droit de vivre, je me suis autorisée une soupape le temps de six épisodes.
Karine, ton podcast m'a remise face à l'intensité poignante de cette communauté. Face aux bouleversantes et improbables amitiés qui nous sont données puis parfois arrachées et qui contrastent avec la froide distance du monde médical. Face au besoin urgent de se réinventer. Face au manque palpable des belles âmes croisées sur le chemin de la maladie, qui ne font plus partie de ce monde mais qui pourtant, constitueront pour toujours notre monde intérieur. Face au rejet qu'on peut avoir pour celles que l'on trouve moins belles et qui ne cadrent plus avec ce que l'on souhaite pour notre vie. Face aux répercussions des annonces qui changent tout.. Ce podcast m'a touchée, m'a mis les poils et a surpris mes larmes. Parce qu'il parle de femmes dont la vie a été mise en suspens, d'une seconde à l'autre, par la simple découverte d'une boule. Il parle d'une autre manière de ces millions de femmes touchées dans leur chair, il parle de mon vécu avec des mots qui titillent jusqu'à mon inconscient.
Quand l'initiative devient un outil de sensibilisation, d'utilité publique.
Merci à toi Karine, et à l'association Étincelle d'avoir fait naître ça, et d'avoir porté tes textes devant l'Assemblée nationale. Avec ce podcast, tu nous représentes toutes, d'une manière brute, réelle et sans détours. On a besoin d'être montrées ainsi, de montrer que çà a été nous, mais que demain, çà peut être eux, pour amener peut être un jour, une vraie prise de conscience.
Fanny Rosa viegas
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